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Le Masculin parle au Masculin

J'ai écrit ce texte voilà une ou deux semaines à 6h lors d'une insomnie matinale, avec une sensation d'urgence, des idées qui fusaient et qui risquaient de s'échapper. Je ne l'avais pas rouvert depuis. En le relisant, je m'aperçois que j'avais effectivement laissé aller la plupart de ce qu'il contient. Je le trouve terriblement... cerveau gauche! Et pourtant, je sens bien qu'il a sa place dans l'édifice. Merci à lui.



Voilà quelques jours que cet article demande à être écrit, mais qu'il m'est difficile de mettre mes idées en ordre. Les compréhensions affluent, et les points de reliance se multiplient. Je commence à voir le tableau dans son ensemble. J'aimerais bien vous en montrer une photo, ou une belle peinture, ce serait plus simple pour moi ! Je vais tenter de résumer, et de rassembler. Cela paraîtra peut-être long et décousu.

Prenez ce que vous voulez, ce qui vous parle, un morceau par-ci par-là, ce sera déjà formidable. Pour commencer, je me rends compte que tout ce que j'ai écrit dans ce blog depuis son ouverture parle du Masculin Sacré. Oui! Tout ce qui concerne la gestion de l'énergie est de son ressort. Ceci inclus les échanges énergétiques, le parasitage, le vol, le don, le partage. La protection, l'ouverture et la fermeture. Les limites. La structure. Et à terme, la capacité d'ouverture du cœur, et la nourriture, bien sûr, physique ou énergétique. Commençons par cela.

Dans le monde 3D, pour se nourrir, il faut ingérer de la matière dans son corps. Celle-ci est digérée, c'est à dire que le corps sépare ce qui est bon de ce qui doit partir, puis il assimile les parties nourrissantes. En termes d'énergies subtiles, c'est exactement la même chose. Alors la première question qui se pose est : comment est-ce que trouve ma nourriture ?

Le féminin sacré est par essence complètement ouvert, sans limites. Il n'y a aucune différence entre l'intérieur et l'extérieur. Le féminin dans sa plénitude ne fait qu'un avec Gaïa, il a accès à une source d'abondance infinie. Concrètement, cela signifie vivre en harmonie avec le monde qui l'entoure. Le masculin, lui, va chercher ses ressources à l'extérieur. Ses contours sont beaucoup plus définis. Normal, il est là pour ça : poser une structure, une forme.

Il existe différents moyen de trouver de la nourriture. Chasser. Élever. Cultiver. Voler. Échanger.


Le voleur, c'est celui qui ne veut pas s'intégrer. Qui ne veut pas s'ouvrir à l'autre, aux autres, aux échanges tels qu'ils sont. Il refuse de participer, de se soumettre, par peur ou par colère. Il est fermé, il se protège. Il n'est pas capable d'avoir une vision au-delà du monde qui l'entoure, il est totalement englué dans le monde qu'il refuse, ses capacités créatives sont désactivées. Pour maintenir cet état non viable, il vole de la nourriture, qu'elle soit physique ou énergétique. Cela n'est pas forcément conscient. Cela est typique, par exemple, d'une personne qui n'arrive pas à recevoir : elle n'est pas assez nourrie, et va développer un système énergétique basé sur le vol à autrui.

Il est du ressort du masculin de trouver la bonne position intérieure. Savoir quand il est nécessaire de fermer pour se protéger, et quand cela n'est plus nécessaire. Trop de fermeture, trop de protection est l'indice d'un masculin qui n'est pas en place. Lorsque celui-ci est bien placé, il sait, il sent quand il s'agit de dire « Non ». il n'a pas besoin de se barricader à l'extrême.

L'échange énergétique. C'est la base, que ce soit au niveau collectif, ou entre deux êtres. Les échanges énergétiques se mettent en place naturellement. Si l'échange est accepté, le donner comme le recevoir, et que l'ensemble est équilibré, alors cela est nourrissant pour tout le monde. Si il y a déséquilibre, fermeture ou refus du don d'un côté ou de l'autre, on retombe sur les notions de vol ou de parasitage énergétique. Les échanges énergétiques sont liés à la notion de redistribution de l'énergie. Au commerce et au partage. La Chasse. Ici, on tombe sur l'un des grands archétypes du masculin sacré. Le Chasseur.

Dans le monde physique, le Chasseur est très lié à l'instinct. Il se relie à une proie vivante, la traque et la tue pour lui prendre son énergie. Refuser cela, refuser qu'il faille tuer pour se nourrir dans le monde 3D, c'est aussi et encore refuser d'intégrer une fonction essentielle du Masculin Sacré. Refuser la traque, c'est refuser sa part animale et ses instincts à leur place qui est la leur. Cela conduit à devenir soi-même une proie. Cela conduit à être facilement manipulé et soumis, et à manipuler en retour de façon cachée, même à soi-même.

Cela est particulièrement visible dans les relations hommes-femmes, et dans la structure hiérarchisée de nos sociétés modernes.

Refuser le Chasseur, c'est se refuser sa propre liberté. Et c'est aussi refuser celle d'autrui. A l'inverse, plonger dans l'animal, dans le Chasseur, sans aucune limite, c'est se griser de ses propres instincts carnassiers, c'est prendre et soumettre de façon totalement déséquilibrée. Et au final, c'est aussi accepter de finir comme gibier d'un chasseur plus coriace.

La seule façon de sortir de ce dilemme, c'est l'acceptation pleine et consciente, et en même temps encadrée, du Chasseur. Le masculin accepte pleinement son animalité, tout en posant une forme, des limites.

Le Chasseur Amérindien est un exemple d'intégration parfaite du masculin et du féminin. Il ne prend que la vie qui lui est nécessaire pour se nourrir, et il la remercie. Il peut partir à la traque de l'animal (pôle masculin), ou demander à ce que celui-ci vienne se donner à lui (pôle féminin).

L'élevage, et à fortiori l'agriculture, correspondent à l'intégration de plusieurs fonctions du masculin : la gestion des ressources, la vision, la construction. Ici on bâtit sur du long terme, pour la communauté. C'est que le masculin, dans sa capacité de gestion de l'énergie, est capable de la plier à son gré, de lui donner la forme qu'il veut. Attention aux abus ! Le masculin coupé du féminin va stocker beaucoup plus que ses besoins nécessaires, par peur de manquer, par non confiance dans les ressources infinies de la Vie, et va se comporter en pôle énergétique négatif : il va absorber indéfiniment, appauvrissant son environnement. Sur la digestion, c'est un autre grand archétype du Masculin, le Magicien, qui apparaît. Roi de la transmutation, le magicien sépare le bon grain de l'ivraie, ce qui est nourrissant de ce qui doit retourner à la terre, et il permet l'intégration de ce bon grain, la transformation intérieure par l'apport extérieur de matière ou d'énergie. Sa magie est celle de la métamorphose intérieure. Il est d'ailleurs celui qui permet l'intégration des expériences de la vie.

Est-ce que ce que je vis, que l'expérience soit agréable ou non, me fait grandir et m'amène à plus de conscience et plus de cœur ? Ou est-ce que cela au contraire m'appauvrit, parce que je n'intègre pas le potentiel transformateur des situations qui se présentent, que je m'empoisonne avec du négatif que je suis incapable de laisser aller ?

Lorsque je regarde les grands magiciens auxquels je suis reliée, Merlin et Odin, je remarque que les deux portent un aspect sombre marqué, en plus de leur aspect lumineux. En effet, pour pouvoir laisser aller le négatif et accepter la transformation, c'est la Mort tout entière qu'il faut accepter. Laisser aller, laisser mourir, à chaque seconde, les parties de soi, les identifications au petit soi qui ont besoin de partir pour laisser la place au Grand Soi, le soi divin et multidimensionnel.

Au plus haut niveau, le Magicien est capable de transformer son corps et son être à volonté. Il transcende les lois de la matière.

Si on reprend l'archétype du Chasseur, celui-ci, à un niveau énergétique, est celui qui sait plier le temps et les espaces dimensionnels, et y envoyer une flèche (ou un boomerang!) énergétique pour faire advenir à lui la réalité qu'il désire. Il va aller chercher sa cible là ou elle existe déjà, dans une réalité ou une dimension différente de la notre, et il la fait se matérialiser.

De même que pour les autres archétypes, les fonctions supérieures du Chasseur sont accessibles lorsque ses fonctions vibratoires basses (c'est à dire, la 3D) ont été pleinement acceptées. Il est alors à peu près possible d'attirer à soi tout ce que l'on veut. La question étant, à partir de quel endroit en moi est située ma demande ? En cas de masculin non aligné avec le cœur, je vais partir de mon égo attaché aux illusions de ce monde, de ma soif de puissance ou des manques des blessures du cœur, et je vais plier la réalité négativement: je vais prendre de l'énergie à mon environnement. Au contraire, si le désir est aligné avec le cœur et l'âme, que c'est elle qui demande, à partir de sa Vision, je suis dans mon plein pouvoir créateur et nourricier. Il est intéressant, aussi, de jeter un coup d’œil sur la gestion de l'énergie sexuelle dans les relations hommes-femmes.

Le masculin réagit à l'énergie sexuelle féminine. Son rôle est celui du gardien, du protecteur, et du bâtisseur. Mais pour cela, il doit apprendre à maîtriser la circulation de sa propre énergie sexuelle. Lorsque le masculin n'est pas dans la maîtrise, que se passe-t-il ? L'énergie peut être refoulée, ce qui est dangereux, car c'est à la fois se couper de l'énergie de vie, et risquer d'être submergé par celle-ci lorsque les digues ne tiennent plus, avec les débordements qu'on peut imaginer. Si elle n'est pas, ou pas totalement refoulée, l'énergie sexuelle non maîtrisée provoque une ivresse qui réclame toujours plus. C'est le désir, et la passion à son plus fort niveau. Le masculin de chacun des partenaires instrumentalise l'autre, il en fait l'objet de son désir, il le transforme en gibier. La passion amoureuse, même partagée, c'est cela : les deux partenaires acceptent d'être l'objet du désir de l'autre, pour l'ivresse que cela procure. Chacun devient alors la propriété de l'autre. On vit des choses fortes, peut-être, mais enfermantes et destructrices au final. Si le cœur est présent, cette passion cependant ne sera que passagère, le temps du débordement qui mène à la maîtrise.

La maîtrise de cette énergie, la maîtrise des pulsions, celle qui permet d'utiliser l'énergie sexuelle à des fins de transformation spirituelles de soi et du monde, passe par son acceptation, son amplification consciente, sa reliance au cœur et à tous les autres chakras, en un circuit interne qui nourrit tous les aspects de l'être. Cela est possible seul ou avec un partenaire.